19 janvier 2010

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Bonjour d’Haïti,

Hier, nous avons découvert plusieurs camps de sinistrés à une quinzaine de coins de rue de chez nous dont un d’environ 15,000 à 20,000 personnes sur un terrain de golf entre Delmas 40B et Delmas 48.  Ils dorment à la belle étoile.

L’armée américaine est sur les lieux.   Ils donnent des soins médicaux et ils distribuent de la nourriture et de l’eau.   Une équipe médicale composée de vingt chirurgiens et infirmières américaines arrive pour travailler avec nous mercredi. Ils passent par la République Dominicaine pour entrer en Haïti puisque tous les vols internationaux sur Haïti ont été annulés.  Ils apporteront de la nourriture pour eux, pour nous et pour aider les gens, car les magasins sont fermés par crainte d’être pris d’assaut par la population affamée. Nous avons pu acheter de l’eau pour boire et de l’eau pour se doucher hier.

Nous dormons dans la maison en plaçant notre lit tout près de la porte.  C’est difficile pour moi de trouver le sommeil, à cause de la crainte d’un autre tremblement de terre. Toutefois, nous pensons bien que le pire est passé.  Les journalistes parisiens que nous hébergeons dorment dehors. C’est leur choix. Les gens dorment dans les rues et dans les cours loin de tout édifice ou murs de béton.  Mais les voleurs armés et non-armés sillonnent les rues pour trouver quelque nourriture et articles de valeur à revendre. Il y a beaucoup de coups de feu la nuit et avec notre mur tombé, nous ne sommes pas  en sécurité.  Le mur tombé n’est pas celui qui donne sur la rue, mais sur le terrain du voisin. Sa cour est aussi encerclée d’un mur.  La nuit passée, les chiens aboyaient à tout  moment.  Notre gardien a tiré la chasse de son fusil pensant qu’on était attaqué.  Mais on ne sait pas trop ce qui se passait.  Dormir dehors nous expose aux voleurs et aux coups de feu et dormir à l’intérieur, nous expose à de nouvelles secousses.   Nos nuits sont courtes et agitées.  Les voleurs pris en flagrant délit sont tirés à bout portant. C’est la loi de la jungle.

ERDO nous envoie une somme substantielle pour subvenir aux besoins des sinistrés.  Si vous voulez contribuer, veuillez envoyer vos dons à ERDO, aux APDC et nous en aviser.  Merci de tout cœur pour ce que vous ferez.

Nous savons bien que Dieu nous garde. Nous prions pour toutes ces familles en deuil et pour ceux qui ont tout perdu afin que Dieu console leur cœur.

Les enfants sont soit dans des camps de sinistrés ou  partis à la campagne.  Pour ceux qui restent, les parents ont peur à un autre tremblement de terre et ils ne les laissent pas se promener dans les rues ni venir à l’Église.  Dimanche passé, environ 25 enfants sont venus. Ce sont ceux qui habitent le voisinage immédiat.  A la jeunesse, l’assistance était de moitié.  Nous savons que nous allons reconstruire notre assemblée. C’est une question de temps.