
Je voudrais partager avec vous le témoignage d’un jeune homme qui vit avec nous depuis 15 ans. Ses parents l’ont abandonné lui et ses 8 frères et sœurs quand il était bébé. Sa sœur de 12 ans a pris charge de la famille sans aucun moyen financier, les deux plus grands s’étant éclipsés chez de la parenté. Ils venaient à l’église mais en voyant leur situation, nous avons commencé à pourvoir pour des repas sept jours par semaine et Child Care Plus a pourvu pour leur éducation.

Assou vêtu d’un t-shirt beige, devant sa maison, à l’âge de 8 ans.

La petite maison que nous avons construite pour sa famille avec des dons.
Assou écrit: Étudier à Canado-Technique, une école haïtiano-canadienne, en technique informatique, n’a pas été facile. De 2021 à 2023, j’ai dû apprendre à étudier et à vivre dans un contexte de crise, de danger et de peur. Des gangs armés sèment la terreur en prenant le contrôle de certains quartiers. Quand j’allais à l’école, je ne savais pas si j’allais revenir vivant. Souvent, je ne pouvais pas aller à l’école parce qu’il y avait des coups de feu dans le quartier. D’autres fois, j’ai trouvé des balles dans la cour de l’école, et un élève est décédé devant l’école, ce qui nous a tous affectés.
Malgré cela, j’ai continué à aller à l’école. Nous étudiions sans électricité, sans nourriture, et parfois sous pression émotionnelle. Certains jours, je voulais abandonner, mais je crois que l’éducation est l’outil qui peut changer ma vie. Étudier à Canado-Technique m’a donné davantage de courage, de patience et de détermination. Alors que beaucoup de jeunes ont été obligés de quitter l’école à cause de la terreur des gangs, j’ai fait le choix de tenir bon. Aujourd’hui, je continue à lutter pour avancer, non seulement pour moi-même, mais aussi pour tous les jeunes qui n’ont pas pu terminer leurs études à cause de la violence dans le pays. Je crois que l’éducation est la seule arme qui peut nous aider à briser les chaînes de la misère et de l’insécurité.
Ce qui a brisé mon cœur, c’est que j’ai perdu mon père adoptif, Michel Charbonneau, l’homme qui croyait le plus en moi, qui m’a toujours encouragé à poursuivre mes rêves. Il est décédé le 13 décembre 2024. L’un de mes plus grands regrets est qu’il n’ait pas vécu assez longtemps pour voir ce que j’allais devenir.

Mais papa, tu vis toujours dans mon cœur. Je parlerai de toi à mes enfants et à mes petits-enfants, pour qu’ils sachent que tu étais un homme bon, un homme qui savait donner de l’amour, de la confiance et de l’espoir. J’essaierai de suivre tes traces, je vivrai comme tu l’avais souhaité, et j’espère qu’un jour nous nous reverrons là où tu es.
Je t’aime énormément, depuis là-haut où tu es.
ASSOU
P.S. Assou est à gauche dans la 2e rangée. Assou sert dans l’église et est responsable de la salle à manger dans le cadre du programme alimentaire. Il enseigne également deux cours à l’école La Forteresse et répare les ordinateurs portables du personnel.

Nous vous souhaitons de passer de Joyeuses Fêtes en famille, entre amis et surtout avec la paix que nous donne Jésus.
Louise Charbonneau
Si vous désirez parrainer un enfant, veuillez m’écrire en utilisant l’adresse de retour de ce message.
